En cette saison, qui n’a jamais rêvé d’une balade miraculeuse en forêt ? Alors cette année, c’est décidé, vous partez à la cueillette des champignons ! Cependant, il est nécessaire de bien se préparer et surtout, de bien s’informer lorsqu’on débute.

Nous avons donc souhaité vous offrir un petit condensé de conseils et autres informations utiles pour vous aider à préparer votre sortie !

Connaitre/Reconnaître des espèces

Si vous avez la chance de connaître un expert en la matière qui puisse vous accompagner, c’est bien entendu la méthode la plus sûre de différencier les espèces comestibles des venimeuses. Mais pour vous et moi, il existe de nombreux ouvrages ou encore des applications assez bien faites pour les plus « connectés » d’entre vous.

Dans tous les cas, nous vous recommandons fortement de vous rendre en pharmacie ou à l’association mycologique de votre région pour faire vérifier votre cueillette.

Secret N°1 : Suivez les escargots ! Si vous voyez l’un de ces petits gastéropodes sur un champignon, c’est qu’il n’est pas toxique !

Se munir du matériel adapté

Voici quelques outils et accessoires qui vous seront utiles :

- 1 imperméable en cas d’averse

- 2 paniers en osier : l’un pour vos champignons comestibles et l’autre pour ceux dont vous n’êtes pas sûrs (ne surtout pas stocker votre récolte dans des sacs en plastiques qui accélèrent la fermentation et rendraient vos champignons impropres à la consommation)

- 1 couteau pour cueillir vos champignons dans les règles de l’art (on vous explique tout plus bas)

Choisir sa journée

L’idéal, c’est une belle journée ensoleillée 1 ou 2 jours suivant un épisode pluvieux.

Secret N°2 : les anciens disent que la pleine lune agit comme un stimulant sur la pousse des champignons. Donc s’il fait beau 2 jours après une pleine lune pluvieuse, ne réfléchissez plus et enfilez nos bottes !

Quelques règles à respecter :

Évitez de cueillir si vous ne connaissez pas l’espèce ! Ne ramassez que les champignons qui vous intéressent, et laissez les autres. Le règlement de l’Office National des Forêts est clair à ce sujet.  Chaque champignon a son utilisé dans le biotope local. En d’autres termes, ne détruisez pas les champignons, même toxiques, que vous croisez sur votre chemin.

Ramassez la totalité du champignon ! Entre couper ou arracher le pied, il existe plusieurs écoles et aucune des options ne semble faire consensus mais les amateurs de la cueillette des champignons semblent pencher en faveur de l’arrachage. Dans les deux cas, quelques précautions sont à appliquer. Si vous optez pour l’arrachage, il faudra attraper le pied du champignon et le faire pivoter délicatement sur lui-même pour le détacher du sol. Veillez ensuite à bien reboucher le trou laissé avec de la terre afin de protéger le mycélium. Dans ce même but, si vous choisissez de couper le pied, veillez à le couper le plus au ras du sol possible. Des moisissures pourraient s’attaquer au pied puis atteindre le mycélium avant de détruire votre coin à champignons préféré…

Mais qu'est-ce que le mycélium ? C’est l’appareil végétatif des champignons (et de certaines bactéries) composé d’un réseau sous-terrain de filaments ramifiés. C’est ce mycélium végétatif qui donnera un mycélium « aérien » appelé sporophore. Ce que l’on appelle champignon est en fait le sporophore, appareil reproducteur formé par le mycélium fertile. Cliquez sur ce lien pour découvrir le mycélium en images. 

Ne cueillez pas les champignons trop vieux (ou trop jeunes) ! Non seulement les champignons trop vieux peuvent avoir développé une certaine toxicité (en plus d’avoir mauvais goût), mais les vieux champignons produisent des spores et contribuent à la pousse d’autres champignons.

Ne ramassez pas la totalité des spécimens en un même endroit ! Car comme expliqué précédemment, le champignon est l’appareil reproducteur du mycélium. Si vous les ramassez tous, vous compromettez la pousse de nouveaux champignons.

Ne cueillez pas vos champignons en milieux pollués ! En effet, le champignon agit comme une éponge et absorbe la pollution ambiante. Évitez donc les abords de parcelles agricoles et les routes…

Les coins à champignons 

Si ce sont de vrais bons coins à champignons, les amateurs et habitués tiendront ces endroits aussi secrets que possible. Il n’est pas pas toujours évident quand on débute de savoir où chercher.

Rassurez-vous, nombreux sont les environnements propices au développement des champignons :

- Les forêts et bois : c’est encore le milieu le plus favorable à la cueillette des champignons, et si conifères et feuillus sont réunis en une même forêt, ils vous offriront  une grande diversité d’espèces (cèpes, morilles, russules…). En fonction de l’espèce que vous recherchez, internet recèle d’astuces pour vous orienter (par exemple : les cèpes poussent très bien sous les chênes ou les châtaigniers mais ne poussent pas sous les jeunes arbres ; ou encore les bolets nécessitent de la lumière et une circulation suffisante de l’air).

Secret N°3 : Il semblerait qu’en début de saison, quand le sol ne s’est pas encore réchauffé, il faille chercher du côté Ouest du bois. En pleine saison, plutôt à l’Est et s’il fait très chaud, regardez plutôt au Nord ! Mais quelle que soit la saison, le Sud ne serait pas très apprécié des champignons.

Pour en savoir plus sur la saisonnalité des variétés, consultez ce calendrier des champignons communs.

- Les prés et pelouses sont également un environnement propice à la pousse des champignons. S’il y en a, vous les verrez plus facilement. S’il y a du relief, regardez surtout sur les zones planes.

Secret N°4 : Utilisez votre nez ! Humez l’air à plein poumons, si c’est un coin à champignons, vous le saurez ! De même qu’en fin de saison, si une forte odeur de décomposition se dégage, inutile de poursuivre les recherches car le plus souvent, tous les spécimens d’une espèce se décomposent en même temps.

Consommation de votre récolte

De retour de la cueillette (et après avoir fait validé votre panier par un expert), consommez votre récolte idéalement dans les 48h. Car en vieillissant, vos champignons pourraient devenir toxiques. Pour les conserver plus longtemps vous pouvez les congeler, les faire sécher ou les mettre en bocaux.

Essayez également notre recette de Cappuccino de Champignons et sa mousse aromatisée à la Truffe, un vrai délice ! 

Au moindre signe d’intoxication (nausées, vomissements, tremblements…) appelez le centre antipoison le plus proche. Vous pouvez aussi composer le 15 ou le 18.

Quelques sites utiles

Ce guide répertorie plus de 300 espèces de champignons avec photos et informations sur leur niveau de comestibilité/toxicité, rudement bien fait.

Ce bloggeur passionné a monté la liste des champignons venimeux les plus courants avec photos et descriptions.

Ce site officiel Mycofrance a également dressé la liste de tous les champignons et leur comestibilité ou non. Il demande des recherches plus approfondies car vous n’y trouverez pas de photos mais les informations qu’il contient sont très pertinentes.

Enfin, ce site recèle également d’informations utiles en tous genres.